Dépister et prendre en charge le plus tôt possible et mieux soutenir les familles dans cette période, former les professionnels, favoriser l’autonomie des adultes…Le quatrième plan autisme dévoilé aujourd’hui par le Premier ministre après 9 mois de concertation se veut ambitieux. Il vise, après trois plans successifs, à favoriser la prise en charge en milieu ordinaire des personnes autistes à l’école comme au travail.
Dotée de 340 millions sur 5 ans et de 53 millions hérités du précédent plan (2013-2017), la stratégie nationale pour l’autisme élaborée après une large concertation entamée en juillet dernier a une ambition : l’inclusion en milieu ordinaire des personnes atteintes d’autisme, un trouble qui touche environ 700 000 personnes en France, dont 600 000 adultes, selon un chiffrage de la cour des comptes. Elle se décline en cinq grands axes : des moyens supplémentaires pour la recherche et la formation des professionnels, le dépistage et la prise en charge précoce des enfants, le rattrapage du retard de la France en matière de scolarisation des enfants et jeunes autistes, l’insertion des adultes et, enfin, le soutien aux familles.
Parmi les principales mesures, figure la création d’un “forfait intervention précoce”. Il sera mis en place dès janvier 2019 pour assurer la prise en charge par l’Assurance maladie des séances avec des thérapeutes, dès les premiers troubles détectés et avant que le diagnostic officiel ne soit posé.
Cette meilleure prise en charge doit contribuer aussi à améliorer le diagnostic, permettre une prise en charge plus précoce des enfants concernés et ainsi limiter les retards de développement qui s’accumulent lorsque le repérage est trop tardif. L’objectif pour le gouvernement est, à terme, de garantir la scolarisation des enfants autistes jusqu’au lycée. En attendant, il souhaite que tous les enfants nés en 2018 aient “accès au dépistage et au forfait d’intervention précoce, et que cette génération dépistée le plus tôt possible puisse intégralement entrer à l’école en 2021“. Sur ce point, le gouvernement a annoncé par ailleurs la création de 100 postes d’enseignants spécialisés formés aux troubles autistiques.
D’autres mesures concernent également les adultes, grands oubliés du dernier plan, à travers la création de colocations sociales, le doublement des emplois accompagnés ou encore le soutien aux dispositifs d’établissements et services d’aide par le travail (ESAT) hors les murs.